LA CHRONIQUE AGRO D’ICOSYSTÈME Le bilan humique : un outil puissant pour accompagner les agriculteurs
Donner une tendance de l’évolution de la matière organique dans les sols : c’est ce que permet le bilan humique à réaliser à l’échelle d’un système de cultures. Pour permettre d’apprivoiser cet indicateur décrypté dans cette nouvelle chronique, Icosystème met à disposition durant un mois son outil de calcul.
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Il manque en moyenne 20 t/ha de carbone organique dans les terres agricoles françaises. Comme c’est le cas pour la majeure partie des terres arables de la planète, la plupart des sols agricoles français ont des teneurs en matière organique insuffisantes. Un rapport du Gis Sol de 2013 estimait que si les stocks de carbone organique sous prairie et forêt approchent les 70 t/ha, on descend à 50 t/ha dans les systèmes cultivés, voire à 35 t/ha en vigne.
Sans surprise, les zones les plus déficitaires (carte ci-dessous) sont situées dans les grandes plaines de culture à dominante limoneuse : grand bassin parisien, une partie du bassin aquitain et toulousain, le Languedoc et le sillon rhodanien ; les zones d’élevage étant mieux pourvues grâce aux prairies et au retour au sol des engrais de ferme.
Disposer d’analyses de sol fiables
Une fois ce constat très général posé, il est indispensable que les agriculteurs et les techniciens qui les accompagnent disposent d’analyses de sol fiables pour, d’une part, connaître la quantité réelle de matière organique dans leurs sols et pour, d’autre part, qu’ils soient capables d’estimer son évolution dans le temps en fonction du système de cultures adopté. C’est exactement ce à quoi sert le bilan humique.
Le bilan humique est un calcul qui permet d’estimer les entrées et les sorties de matière organique et ainsi de vérifier si un système de cultures capitalise ou consomme l’humus des sols. C’est donc un bon point de départ pour se donner des objectifs et des pistes d’actions afin d’améliorer un système de cultures du point de vue du stockage de matière organique. Par exemple, en l’absence d’élevage, la restitution des pailles et la production de couverts à forte biomasse sont indispensables pour retrouver des dynamiques positives.
Identifier les entrées et sorties de MO
Le bilan humique équivaut à la différence entre la somme des entrées et la somme des sorties de matière organique dans la parcelle ; l’objectif étant d’avoir un bilan humique positif, ou au moins à l’équilibre.
La première entrée la plus importante de matière organique est le retour au sol des résidus de culture. Viennent ensuite les couverts laissés au sol et les apports de produits organiques (compost, fumier…). Tandis que la principale sortie est la minéralisation annuelle de la matière organique qui, elle-même, est dépendante du contexte pédoclimatique.
Pour en savoir plus sur l’identification de ces entrées et sorties, nous mettons à disposition durant un mois notre vidéo sur « le capital matière organique ».
À retenir :
- Les couverts végétaux à forte biomasse sont de bons compléments pour rééquilibrer des bilans très déficitaires ou accélérer le stockage de MO dans des systèmes moins déficitaires.
- Il est possible d’améliorer le taux de MO sans élevage ni apport de MO à condition d’avoir des cultures qui donnent des résidus au sol et des couverts végétaux performants.
Calculer le bilan humique avec notre outil
Icosystème a développé son propre outil bilan humique ; nous vous y donnons accès pendant un mois également à travers le lien suivant : bilan humique Icosystème. Vous pouvez aussi accéder en ligne à un cas d’étude en grandes cultures réalisé avec cet outil.
Cet outil est rapide et facile d’utilisation et il a besoin de relativement peu de données pour réaliser le calcul : contexte pédoclimatique, teneur en MO, cultures, rendements, couverts, différents apports organiques…
Bon à savoir :
- On peut réaliser son bilan humique à tout moment dans l’année, lorsque son agenda le permet.
- Il est conseillé de faire un bilan humique au moins une fois sur chaque système de cultures sur le pas de temps d’une rotation.
- Il est recommandé d’avoir effectué au préalable une analyse de sol pour connaître son taux de MO dans son sol. Après quelques années, avec les pratiques mises en place, on pourra refaire une analyse de taux de MO.
Des nuances à apporter
Toutefois, nous attirons l’attention sur un point de vigilance : le bilan humique est un modèle qui dessine des tendances. Ce n’est pas parce que l’on aura calculé un bilan humique positif que le taux de matière organique lors de la prochaine analyse de sol sera forcément meilleur : l’effet du climat, par exemple, pourra avoir eu un impact fort sur son évolution.
Par ailleurs, le niveau de précision du résultat dépendra de l’outil utilisé et des choix méthodologiques qui ont été faits à sa création.
Cet hiver peut être le bon moment pour proposer aux agriculteurs que vous accompagnez de les aider à faire leur bilan humique !
Références : rapport du Gis Sol.
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